Résumé :
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Anne Laure Sacriste travaille par séries. Après la Série noire où les dizaines de couches très fines laissaient apparaître des îles et des éléments fantomatiques qui transformaient les paysages en vanité, elle donne à voir, avec les Paradis artificiels des sous-bois au travers de coulures daquarelles sur fond iridescent, mouvant selon lendroit et la lumière, au point den devenir inquiétants voire hostiles. Le travail dAnne Laure Sacriste rejoue un «isme» rarement abordé de front car difficile à cerner sans embrasser sa complexité, un romantisme tout personnel, mais qui le dépasse en regardant la nature à laune dune mélancolie citadine. Le paysage est artifice et faux-semblant, il cache difficilement les os, les chairs de la charogne et le cri de celui qui la contemple. La nature nest alors plus seulement projection détats de conscience, mais incarnation de la conscience, son double avec la même ambivalence, avec son lot de mélancolie toute baudelairienne.
En éclairant son travail des images qui laccompagnent, celles de Ingres, Friedrich, Boecklin, Poussin..., Anne Laure Sacriste prolonge avec ce livre le trouble dans lequel son oeuvre nous plonge. Les textes de Dorothée Dupuis, Vincent Romagny et Pierre Wat explorent et définissent sa complexité. [burozoique.fr]
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